jeudi 14 décembre 2017

Voyager autrement

...faire voir le monde d’une autre façon à ses enfants!
L’aide humanitaire à l’international m’a toujours attirée, ce désir d’aller aider des gens dans des pays
défavorisés brûle dans mes veines depuis que j’ai 14 ans…j’en ai maintenant 36. Lors d’un retour aux
études, j’ai eu la chance d’aller faire un stage de deux mois au Mali en Afrique. Cette fois-là, mes
enfants sont restés avec mon conjoint, ce fut une merveilleuse expérience et je chérissais un profond
désir de partager cela avec ma famille…mais comment?
Et puis, suite à un voyage récréatif avec mon conjoint en République Dominicaine, nous avons
découvert un camp qui accueillait des volontaires de partout dans le monde, peu importe leur âge et leur
formation. Il faut se le dire, si vous désirez partir avec vos enfants faire de l’aide humanitaire avec des
organismes existants, il y a souvent plusieurs critères à rencontrer, dont la formation que vous avez,
mais surtout il faut partir longtemps (généralement plus de 6 mois). Cela ne me convenait pas, je
voulais d’abord savoir comment mes enfants réagiraient et surtout si moi je serais capable de gérer le
tout. J’ai donc fait encore et encore des recherches sur internet. Plusieurs sites proposent de vous accueil
lir vous et votre famille pour faire du bénévolat dans plusieurs régions du monde, à vous de trouver ce
qui vous convient. Notre choix s’est arrêté sur un site en République Dominicaine, car en plus de l’avoir
visité lors de notre séjour, il est tenu par une québécoise depuis 23 ans, ce qui, pensait-on, allait nous
aider à nous débrouiller là-bas.
C’était donc décidé, nous allions partir un mois l’été pendant le congé scolaire des enfants! On était
alors en janvier, c’est bien beau vouloir, mais il faut se préparer et surtout avoir les fonds nécessaires,
car cela était bien au-dessus de notre budget de vacances habituel. Nous avons donc gardé notre budget
estival pour cela et commencé une campagne de financement via,  entre autres, une plateforme de
financement en ligne. Cela a plutôt bien fonctionné, mais il faut y mettre du temps. N’oubliez pas que
si vous voulez amasser des fonds il faut solliciter plein de gens, incluant des organismes… N’ayez pas
peur, le pire qu’il puisse arriver est qu’on vous dise non (et cela arrivera plus souvent qu’autrement,
mais vous aurez aussi de fabuleuses surprises, comme pour nous: le Club des Lions nous a fait un don
de 500$). Finalement on a amassé 3000$, ce qui est très bien et en tout le voyage nous a coûté 6000$
environ incluant les dons que nous avons fait et l’équipement pour nos activités de volontariat là-bas.
Photo de Volontariat en République Dominicaine en famille.

21 juillet 2017, on est parti (papa, maman, fiston 4 ans, fille 11 ans et garçon 15 ans)! Arrivés là-bas,
mauvaise surprise, la dame qui nous accueillait (qui était aussi supposée être notre traductrice) avait eu
un gros accident et elle serait alitée tout le temps de notre séjour… ce qui a compliqué plusieurs des
activités de volontariat que nous voulions faire. Côté logement, ça passe, on a un genre de petit
appartement à 3 chambres, vraiment rien de luxueux, directement sur le béton, pas de fenêtre (que des
barreaux et rideaux) et plusieurs fois infesté de fourmis, mais à mon grand étonnement et à ma grande
joie aucun des enfants ne s’en est plaint tout le long du séjour! Et on a un super site, bien qu’au milieu
de nulle part et très près du Batey (genre de bidonville où nous allons aider les gens). Il y a une rivière,
eau toujours chaude, et ma fille ira s’y baigner quasi tous les jours. Le lieu est évité par les touristes,
car on dit qu’il n’est pas sécuritaire, mais dans les faits, les «blancs» n’y sont aucunement achalés, car
les habitants savent qu’on est là pour les aider, aucun incident avec eux ne nous est arrivé.
Considérant que nous n’avions pas de traductrice que le créole (la plupart des gens des Batey en
République Dominicaine sont des immigrants haïtiens qui ne peuvent ou ne veulent retourner dans leur
pays) et l’espagnol ne sont pas des langues que nous maitrisons, bien que nous comprenions les bases,
nous n’avons pas pu faire toutes les activités que nous avions prévues au départ (comme des ateliers et
des activités de sensibilisation). Donc, nous nous sommes tournés vers des activités qui demandent peu
de dialogue comme peinturer des maisons, animer des activités de coloriage et de maquillage avec les
enfants. Nous avons aussi participé à une journée de tournois de soccer (en déboursant les frais), fourni
des habits d’école à des enfants (l’école est gratuite, mais si les enfants n’ont pas d’uniforme, ils ne
peuvent pas aller à l’école), fourni à une dame le matériel nécessaire pour démarrer une entreprise (ainsi
que des bases pour mieux réussir et que cela soit viable dans le temps), fait des dons de matériel, etc.
Tout ceci était très gratifiant, mais je dois dire que je croyais que nous allions en faire vraiment plus…

Ce que mes enfants en ont retiré…là est la question! Je crois qu’on ne voit pas nécessairement les effets
dans l’immédiat que c’est une petite graine que l’on sème dans leur tête, comme tout autre apprentis-
sage, mais, selon moi, l’expérience la rend plus concrète. J’espère que cette aventure leur a transmis des
valeurs auxquelles je tiens, comme l’ouverture sur le monde, l’entraide, le partage, le respect et le non
jugement.  Pour mon fils de 4 ans c’était simplement des vacances autrement, mais il a vu plus de chose
que de simples vacances et surtout rencontré des gens d’autre horizons et il y avait un changement en
lui au retour, il était beaucoup plus sociable, il parlait plus facilement avec les gens.  Pour ma fille de 11
ans, cela a été une expérience très enrichissante, elle a eu le temps de s’attacher aux gens de là-bas et
cela a énormément renforcé sa valeur d’entraide. Pour mon fils de 15 ans…très difficile à dire, il n’est
pas très bavard et il a trouvé le mois long, il faut dire qu’il était très en dehors de sa zone de confort et
que cela n’est pas sa tasse de thé, mais au moins il  a connu l’aide humanitaire et même s’il ne sait pas
encore s’il en a retiré quelque chose, moi je crois que cela restera une expérience marquante dans sa vie,
car même si cela ne fut pas très positif pour lui, on retire toujours quelque chose de toute expérience.


Maman aidante humanitaire

jeudi 30 novembre 2017

toute personnelle fin du monde

Chacun a ses démons et vit des difficultés. Autour de nous on entend parler de tragédies personnelles, une amie qui s’inquiète pour sa santé, une belle-soeur qui veut juste que son nouveau-né vive… Ça ce sont de vraies tragédies… non?

Quand je regarde ma vie personnelle ou plutôt quand d’autres la regardent, je me doute qu’on se dit: “la vie lui sourit, elle!” “Elle n’a pas de quoi s’inquiéter, elle!” Pourtant, parfois, même sans tragédie, c’est trop… juste trop. Et étrangement ce qui est trop un jour, ne le sera peut-être pas le lendemain, mais quand c’est trop, c’est trop.

Ces jours-là ont été dur pour moi. Boum! Un diagnostic tombe! Deux fois, pas le même, mais, à ce jour, deux fois on m’a annoncé que ce que je souhaitais être simplement le caractère de mon enfant s’est transformé en TAC pour un et en TDAH pour l’autre. Deux fois, j’ai dû accepter que mon enfant aura de la difficulté à l’école. Qu’il partira avec une prise. Oh! en quelque part, je suis contente que mes enfants aient reçu un diagnostic si tôt dans leur scolarité (1ère année pour le 1er et début 2e pour le 2e). Cependant, ce n’est pas cela que je garde en tête… moi je me dis que la vie sera plus difficile pour eux… J’anticipe chaque difficulté, je me sens démunie pour les aider… (et pourtant je suis formée pour enseigner aux enfants avec des difficultés d’apprentissage)

J’avance, j’ai de l’aide… et une école avec des enseignants qui offrent un beau milieu à mes fils, mais ça ne règle pas tout. Et un jour, le “trop” arrive. Je dois faire le choix de médicamenter mon fils. On me dit: “Ça l’aidera!” “C’est pour qu’il puisse vivre du positif!” “Votre relation s’améliorera”...

Moi, dans ma tête: “Je drogue mon fils, car je ne sais pas m’en occuper” (et pourtant j’aide d’autres parents sur les habiletés parentales...)

Que fait-on quand c’est juste trop? Moi… je pleure. Je m’offre ce moment de “toute personnelle fin du monde” comme le chante Michel Rivard. Parfois, elle perdure dans le temps, mais les mots de réconfort finissent toujours par faire effet… Beaucoup plus ces mots-là, que le fait de m'auto flageller sur le fait que mes “tragédies” n’en sont pas de “vraies”... même si la culpabilité est toujours quelque part dans le coin de ma conscience…

Aujourd’hui, mon fils prend sa médication et il va mieux, il m’a même dit qu’il trouvait qu’on passait plus de temps agréable ensemble depuis qu’il la prend… Voilà ce n’est plus “trop”... Jusqu’à ce que je parle à l’enseignant de mon premier qui me dit qu’il ne suit pas et n’a aucune attention...Ahhhhh!!!!! Non, ce n’est pas encore “trop”... pas encore.

 Maman qui se remet d’une “toute personnelle fin du monde”… en attendant la prochaine… ou pas…

jeudi 23 novembre 2017

Mon arrivée au Canada

Mon arrivée au Canada

Parce qu’un bon matin de Mars je me suis levée d’un pied bien décidé, et qu’après une lourde journée de travail et un entraînement de 3km de natation à la piscine… J’ai voulu prendre ma vie en main.
En rentrant tard un soir de Mars, alors que mon chéri était tranquillement posé devant la télé, je lui ai dit « faut qu’on parle !! » Ouïe ouïe ouïe aie aie aie,  qu’est ce qu’il va se passer ?!!
Rien de bien grave, ou juste une envie de renouveau !  Un besoin profond de quitter la workaholisme qui me guettait, un besoin de nature, de changement, de gros changement !  Alors on a pris une carte, et nous nous sommes demandé « Où aller ».  En Afrique… je n’aime pas la chaleur ! En Australie… on ne parle pas Anglais ! Au Québec !!!



Wahoo, la première idée que tout le monde se fait, c’est qu’il fait froid ! On a cuit tout l’été ! Pis encore en septembre… pis encore en octobre avec l’été des Indiens !
Quand la famille vient nous rendre visite,  elle remplit, à chaque fois, sa valise de pull, pantalons, doudoune… et n’utilise que short et débardeur. Bah oui, fait chaud icitte !

Seconde idée, l’accent… Petite, une série passait à la télévision française, et l’un des personnages avait l’accent québécois. Mon frère détestait ça… pas moi ! Bon, ok… il nous a fallu plusieurs mois pour comprendre, et après deux ans en terrain connu, il est dur de se mêler aux conversations… le temps de comprendre ce qui se dit, le sujet a changé depuis bien longtemps !
Alors entre nous, quand on se raconte nos journées, on rigole… on rigole surtout quand mon homme me dit «  ah ouais, et t’as répondu quoi ?! » bah rien… j’ai rien répondu, parce que j’ai mis trop de temps pour comprendre !
Et on parle bien « juste » d’une différence d’accent… sans vouloir vous  offenser en prétendant que ce sont les québécois qui ont un accent… ahaha Osti qu’on vous comprend pas !

J’en profite pour en venir à la troisième idée ! Les insultes… et je crois que le pire, c’est quand un osti d’francais se met à utiliser le lexique religieux des insultes… ou, autrement dit, quand mon conjoint rentre de sa journée, et que les seuls mots qu’il a retenu sont ceux-là…

La quatrième idée, que l’on se fait quand on arrive icitte, c’est la gentillesse et le grand cœur des québécois. La première année, dès qu’il a fait bien froid et qu’il a neigé, nous a pris l’envie de partir en voiture. T’sé de visiter des chemins loin de tout… tellement loin, et tellement froid qu’un bon québécois sait que le chemin est impraticable ! Le chemin était en effet verglacé, au point de nous faire patiner alors qu’on voulait monter la côte  !
On a fini le cul du pick up dans le fossé. Pendant que mon boy sortait de la voiture pour inspecter l’état du véhicule, il glissait plusieurs mètres ventre au sol, j’ai ri… beaucoup ris… pis fini ma route sur les fesses ! Et par je ne sais quelle miracle, un gentil québécois passait par la… et est même parti chercher un tracteur pour évacuer notre camion !
Lui aussi il a dû bien rire… osti d’français !

Maintenant s’en vient la neige. Ce matin de gros flocons envahissaient le ciel, quel bonheur, quel apaisement… jusqu’à la prochaine tempête, où un mètre de neige nous attendra de bon matin (ou tard le soir). Ou la prochaine panne électrique, où je remercierai profondément la maison des familles pour leur accueil et leurs activités ! Parce que sans chauffage, ça caille !

En rédigeant cet article, je réalise à quel point le Québec m’a permis de découvrir des choses. Des ours sur la route, un orignal dans le jardin, des ratons laveurs dans nos arbres, une marmotte qu’on voit passer de temps en temps par la fenêtre, une moufette qui crache sur le chien et le chien qui rentre au plus vite DANS la maison… ce sont toutes ces découvertes qui me donnent le goût d’en découvrir encore plus. De rendre les pires moments pas pires. De découvrir le bonheur d’être maman, et de faire découvrir à mon enfant le bonheur « made in Québec ».
Maman “made in France” et fière d’avoir bébé “made in Québec”!

jeudi 16 novembre 2017

Noël, ça commence quand?

Halloween est à peine terminée qu’on pense déjà à Noël!!!!
Qui dit Noël dit décorations, cadeaux et arrivée des lutins pour certaines familles.
Tout d’abord, les décorations! Quand est-ce que c’est acceptable de décorer????
Pour ma part, j’adore décorer, pour chacune des fêtes d’ailleurs. Alors je dis que dès le mois de novembre nous avons le droit de mettre nos décorations et d’écouter notre musique de Noël!!! Moi,  je profite des belles journées du début du mois de novembre pour installer mes décorations extérieures, comme ça on se gèle moins les doigts qu’en décembre! Pour les décorations intérieures, j’attends d’avoir fêté ma plus jeune qui est née au début du mois de décembre.

Les cadeaux!
Qu’est-ce qu’on donne à nos enfants? Vous donnez combien de paquets? C’est quoi votre budget par enfants? Faites-vous des bas de Noël? Et est-ce que le Père Noël en donne?
Ce sont toutes des questions qui reviennent à chaque année et voici mes réponses!
Je suis maman de 4 enfants, 2 garçons suivis de 2 filles âgées entre 7 ans et 23 mois.
Je n’ai pas de budget par enfant et mes enfants ne reçoivent pas une tonne de cadeaux. De toute façon, ils en reçoivent tellement des grands-parents, parrains et marraines… Donc ici, c’est un cadeau commun qui vient de papa et maman. Habituellement c’est un pour les 4, mais cette année je fais un peu différent, vu les âges, et ça sera 1 pour mes 2 garçons et 1 pour mes 2 filles. Ils reçoivent également un paquet chacun de la part du Père Noël. Le cadeau du Père Noël est un jouet qu’un enfant veut depuis un certain temps. Exemple : depuis 2 ans mes gars tripent sur les lego donc ils auront un lego.
Pour la liste aux grands-parents et parrains/marraines, nous y allons avec les intérêts de chacun, mon plus vieux a découvert une série de bd alors on demande la série. S’ils ont besoin de morceaux de linge, on en profite et c’est ce qu’on demande. De toute façon, mes enfants adorent recevoir du linge en cadeau. Et comme mes garçons font du ski depuis l’hiver dernier, on demande des sous pour pouvoir aller faire du ski et racheter un équipement complet de ski. Je fais également des bas de Noël. J’y met des trucs utiles comme crayons de couleurs, bobettes, bas, brosse à dents, mais j’y mets aussi quelques jouets qui vient du Dollarama. Combien me coûte un bas de Noël? Aucune idée! Je ne calcule pas, mais comme j’achète pas mal au Dollo, ça ne me coûte pas ben ben cher. Et pour les cadeaux, j’essaie toujours de trouver dans le usagé en premier et quand je ne trouve pas, j’attends les spéciaux. Je n’achète rien à plein prix.
Les fameux lutins!!! C’est quoi cette affaires-là? C’est tu bien compliqué? Vous commencez quand???
Eh bien, je fais aussi partie des  familles qui attrapent les fameux lutins! J’en ai maintenant 2 et on va se le dire, en avoir 2 ça donne plus de possibilités pour faire des petits tours! Mais attention, chez moi c’est bien simple! On reçoit une lettre du Père Noël vers la fin novembre qui nous dit de préparer la maison des lutins (une boite que les enfants décorent et nous y mettons 4 biscuits) et que les lutins seraient envoyés à la maison après avoir fêté la p’tite dernière.
Nos lutins sont sages. Ils ne font pas de mauvais coups, ni de gros dégâts. Ils s’amusent tout simplement avec les jouets des enfants, font parfois des bagarres de boule de neige (ouate), des cabanes, décorent le sapin avec les couches du bébé… Les enfants trouvent toujours drôle de voir ce qu’ils ont fait durant la nuit! Une fois trouvé le matin, on attend que tout le monde ait vu ce qu’ils ont fait et ensuite, à tour de rôle, il prenne les lutins pour aller les coucher dans leur maison. Et durant la nuit du 24 décembre, les lutins repartent avec le Père Noël.
Donc sur ce, bons préparatifs du temps des fêtes!!!!
Une maman qui adore cette période de l’année!

jeudi 9 novembre 2017

La voix des grands-parents

Nous voilà, ma fille et moi dans la “tour de contrôle”, en réalité, c’est l’ascenseur de l’hôpital. Nous nous dirigeons, avec entrain, vers la chambre de ma grand-mère pour notre visite hebdomadaire. Détrompez-vous, c’est pour le plaisir et non par contrainte que  je vais passer du temps avec cette dame atteinte de la maladie d’Alzheimer. Sa chambre se transforme, alors en salle de jeux: on joue à la balle, on fait des casse-têtes et on chante des chansons.


Le sourire s’inscrit sur son visage en nous voyant arriver. Elle s’exclame de bonheur en voyant les yeux éblouissants de son arrière-petit-fille. Elle ne cherche pas à connaître qui nous sommes (elle est au stade de ne pas se souvenir de ses proches), elle se laisse envahir par la joie de l’instant présent. Voilà un des avantages de sa maladie; les douleurs du passé n’ont pas d'emprise sur elle, car étant dotée d’une grande sensibilité, tous les maux de la planète lui causait beaucoup de soucis. Il y a deux ans, alors qu’elle vivait sur la terre où elle a élevée ses huit enfants, j’allais la voir régulièrement, elle me disait souvent à quel point la misère des autres la bouleversait. Ça lui faisait du bien de bercer mon nouveau bébé. Je me souviendrai toujours de la fois où elle m’a dit son regret de ne pas avoir pris le temps de bercer chacun de ses enfants autant qu’elle aurait voulu. Les naissances trop rapprochées et l’absence totale son mari à la maison (sauf pour se faire servir) sont autant de raisons qui rendaient ses journées trop courtes et exténuantes. Je me suis donc promis de savourer mes maternités, les petits bébés ne restant pas indéfiniment dépendants de nos soins. Oui, c’est très prenant les premières années de vie, mais ça passe si vite. Bientôt, les voilà plus autonomes et la femme que nous sommes est prête à relever de nouveaux défis.




Dans le même ordre d’idées, il y a un autre enseignement qui me revient en mémoire. Celui de ma grand-mère paternelle que j’appelais affectueusement Mère-Grand. Elle regrettait de ne pas avoir les mêmes capacités que dans sa jeunesse pour accomplir des réalisations qu’elle jugeait, avec du recul et de la sagesse, plus importantes. Bref, ça revient à dire: “Si jeunesse savait et vieillesse pouvait”. J’en ai fait, dès cet instant, mon mantra. La relation intergénérationnelle est une grande richesse pour la communauté. La symbiose qui en découle apporte souvent des solutions appropriées aux lacunes de la société. L’idée n’est pas de d'imiter ce qui s’est fait par le passé, mais plutôt d’en tirer leçon pour évoluer collectivement.


Dailleurs, l’apprentissage d’un enfant se fait dans toutes les sphères de sa vie. Pour moi, mes grands-mères continuent d’être de bonnes enseignantes de l’art de vivre. Je retiens principalement l’importance de prendre soin de ceux qu’on aime et de les laisser choisir en les guidant plutôt qu’en imposant. Elles auront certainement permis de faire de moi une meilleure maman.


Voici une piste de lecture pour faire écho au sujet des relations intergénérationnelles: “La richesse révolutionnaire”! C’est un ouvrage écrit par deux futurologues, Heidi et Alvin Toffler. Ils abordent avec optimisme l’avenir en avançant que le savoir sera de plus en plus accessible pour toutes les classes sociales.

 Roxane Giroux

jeudi 2 novembre 2017

Petite soeur arrive

Petite soeur arrive...

Grand frère n’en pouvait plus de vouloir une petite soeur. À la veille de sa fête de 3 ans, il me demande si c’est demain qu’il aura sa petite soeur comme cadeau (je n’étais même pas encore enceinte). Il m’en parlait régulièrement.

Enfin petit bébé est dans le ventre de sa maman. Mais l’attente est longue...

À l’approche du grand jour, grand frère prend régulièrement sa trousse de docteur et vient prendre soin de sa petite soeur. Il me dit un soir, au souper: “Maman comment elle mange dans ton ventre ma petite soeur?”
Je lui explique qu’il y a le cordon ombilical...
“Mais non maman! tu ne comprends pas! Elle est où la table et sa chaise au bébé dans ton ventre?”
Un autre jour, je lui demande de quelle grosseur sera sa petite soeur lorsqu’elle sortira. Il me dit petite comme un petit pois. Dans les 2 dernières semaines, il disait à ma bedaine: “Allez petit pois sors de là! Je suis tanné d’attendre c’est trop long!”

Et les larmes d’attente interminables pour grand frère n’étaient pas rares.

Lorsque enfin petit pois est sortie grand frère tout doux et attentionné était fier et heureux. Le soir, à la maison de naissances, on s’appelle pour le bonne nuit. Petite soeur inconsolable depuis un bon moment (des heures) se fait entendre derrière ma voix. Grand frère me demande s’il peut chanter une chanson pour la consoler. Au son de sa voix, petite soeur s’est arrêtée de pleurer. Dès sa naissance, le lien de petite soeur avec son frère était si fort qu’au son de sa voix, elle réagit et le cherche.

Mais après, l’effet nouveauté de l’arrivée de bébé qui prend de la place se fait sentir... pas facile pour grand frère de partager ses parents. Lorsque mon coco a le coeur gros ou semble insécure je lui répète, avant son dodo, que ce qu’une maman aime plus que tout c’est ses enfants. Qu’il est ce que j’ai de plus précieux et que personne ne pourra jamais prendre sa place dans mon coeur. Que mon coeur se remplit d’amour encore plus chaque jour pour lui. Et qu’il se gonfle comme un ballon pour faire de la place pour mon amour pour sa soeur. Et là, il me fait chaque fois son petit sourire en coin, contenté, il se colle à son doudou et s’endort paisiblement.

Maman qui a le coeur qui fond...

jeudi 26 octobre 2017

Sont-tu tous à vous?

Sont-tu tous à vous?” me demande-t-on pour la millième fois en me voyant avec mes 4 gars à l’épicerie.


-OUI! que je réponds fièrement.
Bien sûr suit toujours l’autre question…


Allez-vous vous essayer pour une fille?” Avec un petit sourire complice.


-On a essayé quatre fois… est ma réponse avec un petit ton ironique.


Oui je suis fière d’être la mère de 4 beaux garçons! Bon je ne vous ferai pas le verbatim de toutes les autres questions, mais en voici les réponses en rafale:
-OUI ça bouge en masse!
-NON je ne m’ennuie pas!
-OUI je suis rarement assise!
-NON je ne suis pas courageuse…


À cette dernière je réponds plus souvent: “merci”, mais c’est vrai que je ne suis pas courageuse. La vie m’a choisi cette famille. Je ne dis pas que tout cela m’est arrivé sans prévenir. Non! mes grossesses ont toutes été voulues et planifiées, mais si vous me demandiez ce que j’imaginais avant de commencer ma famille, je ne vous répondrai certainement pas que j’étais convaincue d’avoir 4 garçons en 7 ans!


Si les journées passent toujours trop vite à mon goût, si souvent je trouve que je crie trop parce que j’en ai toujours un pour m’inventer un chemin comprenant un détour déstabilisant, si parfois la routine d’une famille nombreuse empreinte de testostérone me pèse, je ne peux qu’être fière de cette magnifique petite bande de garçons que la vie m’a offerte. Tellement que, très sincèrement, je n’ai jamais regretté de ne pas avoir eu de fille. Je suis curieuse de ce que cela aurait été, mais jamais déçue.


Peut-être est-ce parce que je n’ai pas des gars typiquement masculins. Je veux dire que je n’ai pas droit au cliché des gars hyper sportifs qui me font courir aréna et terrains de soccer (YEAH!!!). J’ai des enfants plein d’imagination et créatifs qui préfèrent de loin être entourés de figurines et de légos. Je peux passer des heures à les observer créer des mondes et les sauver...car même s’ils ne sont pas sportifs, sur 4 j’ai un futur super-héros, un futur agent secret et un futur ninja…j’ai bien hâte de voir ce que choisira le dernier. Pas étonnant qu’il y en ait toujours un grimpé dans un arbre et/ou en train d’attacher un de ses frères.


Oui  je suis fière d’être maman de 4 garçons, pas parce que je n’aime pas les filles, pas parce que ça ne geint et ne crie jamais chez nous au contraire (non non le mythe des filles geignardes… voyons donc vous ne connaissez pas mes fils ;))! Surtout pas parce que je suis une sainte, car il n’y a pas une journée où je ne me trouve pas incompétente, mais alors heureusement il y a mon homme pour me répondre quand je lui dis: “Je sais que c’est à cause de moi s’ils sont… (mettez tous les défauts que vous voulez)
-Et c’est aussi à cause de toi toutes leurs qualités…”


Alors, c’est vrai que je ne peux pas comparer… c’est vrai que je ne peux savoir pourquoi c’est arrivé comme cela… mais entre les 2 parents de mes enfants… c’est moi la fan de Star Wars!

Princesse Leia et ses chevaliers Jedi

jeudi 19 octobre 2017

Société de Cro-Magnon

Un matin cette semaine, une amie à moi m’a confié en débutant sa journée de travail, que sa toute petite n’était pas à la garderie ce jour-là. Sa grand-mère la gardait et mon amie sentait au fond de son cœur de maman que son bébé avait absolument besoin de voir un médecin le plus rapidement possible. Comme elle avait une obligation au travail cette journée-là, elle devait se présenter au moins pour quelques heures… Mais on voyait très bien dans son regard le supplice que ça lui infligeait. Elle en avait discuté un peu plus tôt avec son conjoint.  Le topo c’est que les deux parents travaillent et que leur princesse va à la garderie en temps normal. Quand elle lui a dit qu’elle n’avait vraiment pas le choix d’aller travailler au moins en avant-midi, il lui a répondu tout bonnement : «Je croyais que ta priorité c’était la petite.»
«JE CROYAIS QUE TA PRIORITÉ C’ÉTAIT LA PETITE»?!?!?!?!?!


EUH ! Pardon!! Quand elle m’a dit ça je n’en revenais juste pas… En tant que parent, non seulement c’est blessant, mais c’est injuste de recevoir un commentaire  comme celui-ci. Des fois la vie nous oblige à faire des choix, on ne fait pas toujours les bons, mais on essaie fort, comme tout le monde, que ce soit le cas. Comme être humain on n’est pas parfait, on ne peut pas être partout, on court toujours pour attraper le temps qui nous glisse trop souvent entre les doigts. Bon je m’égare, mais tout ça pour dire que ça m’a sidéré. Voir qu’il y a des individus qui croient encore que c’est la responsabilité attitrée aux mères de bousculer leurs plans pour le bien des enfants. Ces enfants que ces dernières n’ont pas fabriqués seules, du moins pour la plupart. Mais où est le soutien et l’entraide parental??
Ce soir-là, encore toute %$/ »!%$?$&?%, j’en parle à mon chum question de le partager. Peut-être aussi que je voulais inconsciemment, me confirmer que ça outrerait mon chum à moi…. Il me répond : «Ben, il n’a pas tout-à-fait tord.»  QUOI??? Encore une fois, je n’en reviens pas, mais comme X 100000!! Ben voyons donc, si les 2 travaillent, il n’y a pas de plus ou de moins responsable de prendre du temps pour la santé mentale ou physique de nos enfants.
Je commence à me sentir seule dans mon univers… SVP dites-moi que je me trompe…



Maman %$/ »!%$?$&?%........... ZEN… in process!!

jeudi 5 octobre 2017

Trop fragile...

Tu es si blanc et si beau sur ce petit lit pourtant trop grand. Je te regarde impuissante, rêvant de te voir retourner sous mon armure. Notre vie a basculée lorsque tu avais tout juste 2 semaines. Les médecins m’ont dit «Ça ne devrait être possible si petit….», comme si je ne savais pas déjà, comme si ton état ne me rongeait pas déjà de l’intérieur. Comment te toucher sans te blesser? Comment ne pas pleurer en lavant tes petits pyjamas tachés de ton propre sang? Comment ne pas m’effondrer devant le manque de ressources des médecins?
Et maintenant te voilà isolé, traité comme un parjure, ils viennent nous voir avec leur costumes d’astronaute. Personne ne sait ce que tu as, personne ne me le dit. Demain on en saura sûrement plus que l’on me répond quand j’ose poser des questions. Tes journées sont de perpétuels enchaînements de hauts et de bas. Nous sommes là tous les 2, encore une fois, je peux à peine te toucher. Ta peau s’effrite plus que jamais, tu luttes pour chaque respire. Mon bébé, mais qu’est-ce que j’ai fait quand tu étais en moi? Dis-moi ce que je peux faire pour que ta vie cesse d’être souffrance.
Tu es si fragile et si pur dans ce tout petit lit pourtant tellement, tellement trop grand….
Maman… impuissante