mercredi 13 juin 2018

Mon papa et moi...

Dimanche c'est la fête des papas... pourquoi ne pas prendre le temps de réfléchir sur ce que nous ont transmis nos papas dans notre parentalité?

La générosité
Toujours la tête pleine de projets. Constamment des travaux èa faire. Mon père est toujours occupé. Malgré cela, il répond presque systématiquement par l'affirmative quand on le sollicite son aide. Le temps est ce qu'on a de plus précieux et lui, il choisit de le partager en joignant l'utile à l'agréable.

Récemment, cette grande qualité qu'est la générosité lui a en quelque sorte sauvé la vie. Il était allé aider le fils de sa blonde à Québec. Ça faisait plusieurs jours qu'il avait mal au bras, mais là le mal de coeur s'y est mis aussi. Son amoureuse lui a fait part de ses inquiétudes. Elle craignait qu'il fasse une crise de coeur. Elle a appelé l'ambulance. En effet, un caillot avait besoin besoin d’être délogé. Il se trouve qu'à l'hôpital de Lévis, ils sont spécialisés pour les opérations au coeur. S'il s'était retrouvé seul chez lui, à faire ses travaux plutôt que d'aller faire sa B.A. il aurait pu y passer.

Il croyait seulement faire une indigestion. Maintenant, une partie de son coeur est mort, mais il n'a pas moins d'amour pour autant. Il demeure actif, mais il va devoir laisser les autres être généreux avec lui.

Le sens de l'humour
J'utilise l'humour et l'auto-dérision dans ma vie quotidiennement. Je le dois certainement à mon papa qui les emploie constamment. Pro du calembour, il aime être le centre de l'attention dans les foules. Je me rappelle que petite, pour les longs voyages en voiture, mon père passait le voyage à nous raconter une panoplie de blagues que je trouvais désopilantes du haut de ma petite enfance et qu'aujourd'hui je raconte à mes enfants. Encore aujourd'hui, lorsqu'il ponctue ses conversations de jeux de mots parfois douteux, je reste cliente et ne peux m'empêcher de rire avec lui!

S'impliquer pour les autres et pour soi
Je n'ai pas le souvenir d'un papa si présent au quotidien quand j'étais petite. Il travaillait dans une usine et avait des horaires de nuit, de jour, de soir qui influençaient beaucoup son humeur. Cependant, j'ai le souvenir d'un papa impliqué. Impliqué auprès de la jeunesse, donc de moi et mes soeurs. Membre du Club Optimiste, président l'année de ma sixième année primaire, il a animé la vie de mon village en étant un pilier de cette organisation qui, je le dis en toute honnêteté, a perdu bien de la vigueur après son passage. Grâce à son implication, j'ai fait du ski, de l'improvisation, du théâtre très tôt dans ma vie. 

Avec l'âge, ses implications ont changé et notre relation est devenue beaucoup plus en présence. J'ai le souvenir de tellement de conversations sur la vie et sur le monde avec cet homme amoureux de l'humanité et qui y cherche sa place... bref, maintenant adulte je me reconnais énormément en lui pas juste parce que je suis ses traces en étant une personne hyper impliquée auprès de la jeunesse, mais parce que je cherche à mettre en pratique ce qui anime nos discussions. 

Pour la fête des pères, mon papa est en voyage de pêche avec deux amis dans le grand nord québécois et les maritimes. À la retraite, il pense enfin à lui et j'espère que j'aurais autant l'amour de la vie lorsque j'aurai son âge.

Bonne fête aux premiers hommes de nos vie et à tous les papas!!!

mercredi 6 juin 2018

Mon pré-partum


«Tu vas voir le deuxième trimestre est magique!»«Je m’ennuie tellement d’être enceinte…» «Tu es chanceuse de porter la vie, c’est beau!»

C’est habituellement des phrases qu’on entend quand on débute une grossesse. Après la joie de l’annonce magique vient les premiers mois où on a parfois l’impression de ne pas être enceinte. Pas encore de bedaine, des nausées, de la fatigue intense, du spotting un peu stressant… Ça donne plutôt l’impression d’avoir une gastro juste avant nos règles! On a hâte que ça commence pour vrai à paraître, à bouger, etc. Bref, on a hâte d’avoir tous les bons côtés de la grossesse. Ceux qu’on nous a souvent énumérés, qu’on a lus dans les livres, qu’on a vus nos amies vivre!!! À nous les cheveux épais et la peau rayonnante, le beau petit ventre rond, l’énergie X1000, la joie, la bonne humeur, les seins pleins et rebondissants !!!!

Et si tous ces bons côtés n’arrivaient juste jamais? Si à la place, tu te sentais comme une merde collée sous une chaussure qui a passé sous un 10 roues? Si tes hormones se foutaient bien de tout les supposés bienfaits de la grossesse. Si tu te payais une belle dépression pré-partum? Personne ne nous en parle de cette possibilité-là, elle n’existe nulle part dans les livres… En plus de ne pas se sentir bien, on a l’impression de ne pas être normale…

Ça m’est arrivé pour deux de mes grossesses. Dans mes pires jours, je voulais tout laisser tomber. J’ai même menacé mon chum de disparaître en lui laissant les enfants qu’on avait déjà et de faire avorter celui qui était dans mon ventre depuis plus de 32 semaines. On voit bien que mes hormones me faisaient dire absolument n’importe quoi. J’adore mes enfants, j’étais contente d’en porter un autre. Juste que c’était trop, beaucoup trop de responsabilités pour ce que j’étais capable de psychologiquement donner. Je voulais juste me rouler en boule quelques temps dans le bois. Plus de responsabilités. Plus de gens. Plus de demandes. Rien, juste rien. Je ne trouvais pas la force de m’occuper des autres, quand je ne pouvais même pas m’occuper de moi-même. Je n’avais pas ENVIE de m’occuper de moi-même. Je ne voulais pas affronter le monde extérieur, mon monde intérieur était bien assez trop pour moi… J’en ai parlé a personne sur le coup, quand même je parle de ça à qui…? J’étais bien trop bouleversée par mes sentiments pour prendre la chance de me faire juger, décortiquée par quelqu’un. Sauf, mon chum bien sûr qui vivait mes crises, complètement démuni ne reconnaissant plus la femme qui partage sa vie, la mère de ses enfants. Alors je me suis coupée du monde, je me suis enfermée dans ma détresse. J’ai traversé chaque journée en me disant que je n’avais pas d’autre choix quand même, qui d’autre serait assez fou pour prendre ma vie. C’est moi qui l’avais façonnée et je n’avais pas le choix d’en assumer les conséquences.

Et au bout de ce qui m’a paru un long calvaire, j’ai accouché! Mes hormones se sont toutes replacées, j’ai finalement vécue l’état de grâce que j’étais supposée connaître!! Je me suis finalement sentie normale.

Il ne faut pas perdre espoir, que la dépression soit post-partum ou pré-partum, parce que oui oui ça existe, elle finit par passer et nous ne sommes pas des extra-terrestres.

Hormonalement vôtre
Maman heureuse de sa vie