lundi 30 juillet 2018

Pourquoi se cacher derrière une armure?


Dernièrement lors de discutions avec des amies, me sont venus certains questionnements qui nous touchent toutes (mamans) à différent niveau : 

-Pourquoi avoir le sentiment d’être obligées de se cacher derrière une armure? 

-Pourquoi se sentir obligées de se montrer forte, invincible? Toujours à son affaire, toujours rayonnante? Alors que ce n’est pas le cas.
Quelle pression nous nous mettons! 

-Pourquoi sentons-nous ce besoin, quand tout au fond de nous ça crie au secours, à l’aide…
Quand nous sommes tristes,
Quand nous avons peur,
Quand nous doutons,
Quand nous nous cherchons,
Quand…

-Pourquoi être obligée, ou plutôt se sentir obligée de paraître comme une guerrière avec une armure qui ne nous fera jamais tomber?

Est-ce par peur du ridicule? (Le ridicule ne tue pas)

Est-ce par crainte de ne pas être écoutée? (Choisissons la bonne personne pour nous écouter, la personne qui a une bonne écoute et qui nous écoutera jusqu’à la fin et en qui nous avons confiance)

Est-ce par le jugement que l’autre portera sur nous? (Ici travaillons pour ne pas que le jugement des autres nous affecte.) 

Toute ces raisons sont possibles et plausibles.
Parler de ce qui a réellement sous cette armure de fer ne peut que nous faire avancer et nous faire du bien. Je dirais même que nous aurons des réponses à ce qui bouillonne à l’intérieur.


Et pour toi la personne qui sera l’oreille du moment, sois à l’écoute et ne porte pas de jugement facile car derrière chaque personne, il y a son lot d’épreuves qui est différent du tien et qui fait qu’une personne ne réagit pas de la même façon que tu le ferais et que dans une même situation que tu vivrais, tu réagirais différemment selon ton passé.


Cessons donc de se cacher derrière cette armure qui est si lourde à porter.
Vivons sans se mettre cette pression et acceptons que parfois nous avons besoin d’aide, que ce soit simplement pour une écoute ou pour s’occuper des enfants pendant que nous respirons un peu. Laissons l’orgueil de côté et sauvons-nous. (ou épargnons-nous. Ou choisissons-nous!)

Maman qui laisse tomber son armure

Le pilote automatique...

Depuis que je suis maman de mon premier enfant, un amour de bébé de maintenant 6 mois, j’apprends énormément et à tous les jours. Les mamans plus expérimentées trouveront ce texte peut-être bien naïf! Bref, depuis que premier bébé est là, je réalise que j’oscille constamment entre spontanéité et pilote automatique. Vous savez, quand vous pleurez devant le sourire de votre bébé et que, la minute suivante, vous essayez de le réconforter pendant une crise à la manière d’un robot. Contradictoire, non?


Dans ma vie, on m’a rarement donné autant de conseils non sollicités que depuis que je suis maman. “Si ton bébé pleure, fais ci. S’il pleure passé tel âge par contre, fais ça.” Comme si ce n’était plus un petit être humain après quelques mois de vie. Où je veux en venir avec ça, c’est que j’ai réalisé que je ne me fiais plus à mon instinct de mère quand, fatiguée, on m’a conseillé de laisser pleurer mon enfant la nuit, pour qu’il fasse (enfin) ses nuits. Et que j’ai envisagé cette méthode comme une option alors qu’avant, ç’aurait été non. C’est un choix personnel, à moi, et je respecte les parents qui le font, je les trouve courageux à la limite. Mais pour moi, ce n’était pas une solution, c’était trop me demander. Dans le fond, à ce moment-là, j’avais juste besoin d’une tape dans le dos, d’encouragements et qu’on me dise que je faisais bien ça, être une maman. Pas qu’on me dise quoi faire en se contrefichant de mes limites personnelles.

Un professionnel de la santé m’a dit, en parlant de mon garçon qui pleurait la nuit pour du réconfort : « en ce moment, c’est lui qui a le contrôle. » Je venais d’apprendre qu’aux multiples compétences parentales que je devais déjà développer venait de s’ajouter « ne pas se laisser manipuler par la petite bête machiavélique. » Non mais, sérieusement? Non, je n’ai pas l’intention de faire de mon garçon un enfant gâté. Je saurai lui dire non, imposer des limites et lui transmettre de bonnes valeurs. Je serai douce et ferme. Mais en attendant, peut-il être juste un bébé? Un bébé qui a besoin de sa mère?

J’ai vraiment réalisé que j’étais sur le pilote automatique quand, en revenant d’un atelier sur l’entraînement au dodo (au lieu de me reposer avec mon bébé à la maison, bravo fille!) je mémorisais les différentes étapes que j’allais devoir appliquer lorsque mon enfant allait se réveiller en hurlant cette nuit-là. J’avais une boule dans le ventre. De jour en jour, l’approche de l’heure du dodo me stressait de plus en plus. Parce qu’on m’avait dit qu’un bébé qui ne fait pas ses nuits à 6 mois, ce n’était pas normal et que le problème était alors les parents. Le mois fatidique était arrivé et ce n’était toujours pas le cas. Voilà, le problème c’était moi! La pauvre maman fatiguée qui voulait juste répondre aux besoins de son bébé. Puis, une amie m’a demandé : « ouin mais, qu’est-ce que ton instinct te dit de faire? » Je ne savais même plus quoi répondre!


Avec le temps, j’ai pris conscience que j’étais moins fatiguée et plus heureuse si j’acceptais la situation plutôt que d’essayer de la contrôler. Et que l’entraînement au dodo ce n’était peut-être pas pour moi, qui a toujours manquée cruellement de constance. Bébé est la meilleure boussole finalement.


Finalement, être une nouvelle maman, c’est mille fois plus difficile que ce à quoi je m’attendais. Mais pas à cause de bébé, de ses pleurs, de ses nuits ou de ses petits bobos. À cause des autres. L’entourage, qui souvent ne veut même pas mal faire mais qui aura toujours quelque chose à redire, à critiquer par derrière. La société et ses attentes impossibles. Le Mieux-Vivre (que
j’apprécie malgré tout, en passant). Les professionnels de la santé. Les autres mamans. Les groupes Facebook. La pression que l’on se met constamment pour tout bien faire, dans les temps et surtout comme tout le monde. À mon avis, tout ça brise un peu la magie des premiers mois de vie de bébé. On se gâche nous-mêmes un peu notre expérience de maman. Des mois qui ne reviendront jamais. Et dans quel but, finalement?


Je saurai quoi changer quand je serai maman d’un deuxième.

Maman sur le pilote automatique

jeudi 19 juillet 2018

Parents, exprimez-vous!

J'ouvre aujourd'hui un lieu de discussion concernant notre société actuelle. Après plusieurs conversations avec les parents, un constat est évident: l'obsession de productivité a des impacts certains sur nos vies, nos enfants, nos parents. Cette obsession orientée vers le résultat, et non vers la manière de l'obtenir, entraîne des effets secondaires qui sont pour le moins mis de côté, voire même ignorés. J'entends par là, et pour donner un exemple concret, la forte tendance actuelle à la médication.


Des parents me disent souvent avoir l'impression qu'à défaut de pouvoir donner un service adéquat, par manque de temps et manque de ressources, on médicamente. L'enfant qui ne suit pas le groupe et qui a des notes médiocres est souvent orienté vers la médication, sans qu'on prenne en compte, par exemple, son rythme d'apprentissage. Comme si tous les enfants se devaient d'apprendre au même rythme, sans compter, évidemment, les différentes formes d'intelligence (émotionnelle, créatives, etc.).

J'entends beaucoup de parents frustrés, qui se sentent dévalorisés dans leur rôle, comme si les professionnels (qui n'ont souvent vu l'enfant qu'une fois ou deux) étaient plus habilités qu'eux à savoir ce dont l'enfant a besoin. Comme dans toute chose, il n'y a pas que du bon ou du mauvais. L'idée n'est pas de faire le procès de la médication qui souvent a sa place (ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres), mais de se questionner en tant que citoyens sur ce qui nous fait défaut en tant que société.

Depuis l'apparition des réseaux sociaux et de plusieurs autres outils de communication, l'être humain tend à devenir de plus en plus isolé, les noyaux familiaux se dissolvent, ainsi que les réseaux naturels d'entraide. D'où l'apparition de travailleurs et organismes prônant la proximité, de groupes d'entraide, etc. L'idée de cet article est de donner la place aux parents, d'ouvrir un lieu d'échange.

Je vous invite donc à venir discuter de vos points de vue, via la page facebook de la Voix des Parents. Vous avez envie de parler de vos expériences, de vos craintes en tant que parents, de vos solutions, vous êtes les bienvenus!

Karine Roby, accompagnatrice de milieu pour les familles