jeudi 25 octobre 2018

Maman où ai-je perdu ma crédibilité?

Dis-moi maman, est-ce normal si en tenant mon fils pour la première fois dans mes bras j'ai eu l'impression de toujours avoir fait ça?

As-tu ressenti cela avec moi?

Dis-moi maman, vais-je un jour perdre ce sentiment d'inquiétude que ma vie serait déchirée voire terminée si je perdais un de mes fils?

As-tu ressenti cela avec mes soeurs et moi?
Est-ce encore ainsi?



Dis-moi maman, ai-je le droit de dire que je suis fatiguée parfois ou la maternité se doit d'être toujours belle?

As-tu réussi à récupérer tout le sommeil perdu pendant ma petite enfance?

Dis-moi maman, est-ce que je dois être jalouse si mon fils pleure de devoir rentrer à la maison quand l'école est finie?

As-tu déjà eu l'impression que j'avais manqué de quelque chose en restant
à la maison avec toi au lieu de m'avoir envoyée à la garderie?

Dis-moi maman, où est-ce qu'elle s'égare notre crédibilité de parent quand nos enfants entrent  à l'école? Pourquoi mon fils ne me croit pas quand je lui explique une règle de grammaire? Pourquoi c'est son enseignante qui a toujours raison?

Étais-je si sceptique à son âge?

Dis-moi maman, dois-je être rassurée que ce soit à la maison que mon fils se rebelle contre l'autorité et qu'à l'école tout va bien?

T'ai-je déjà fait ressentir cette frustration?

Dis-moi maman, retrouverai-je un jour confiance en moi, en mes capacités de mère ou est-ce que je douterai toujours de mes choix, de mes actions envers mes fils?

Doutes-tu encore maintenant que nous sommes adultes et 
mères mes soeurs et moi?

...

Dis-moi maman, quand j'étais petite, avais-je un moyen pour te rassurer, pour te redonner ta crédibilité, ta confiance en toi pour faire s'envoler tes doutes?

Mes fils en ont un qui fonctionne pour moi.
Ils me disent: 


Maman? Je t'aime! Et merci!

Maman en quête de crédibilité

jeudi 18 octobre 2018

Petites déchirures et dentelles*

Nous voilà à la croisée des chemins. Il est 22 h, je me fais réveiller par une de ces contractions qui vous noue les entrailles. Mais loin d’être un nœud, c’est plutôt l’heure du dénouement qui approche. Un petit être qui en a probablement assez lui aussi de tous ces assauts. Ça fait 10 jours que mon corps se prépare, plus d’une semaine de latence. Mais demain matin, sans aucun doute, mon ventre sera moins imposant.
Splouch! Il est 1 h 05, mes eaux se répandent sur le matelas posé à même le sol que j’avais protégé au préalable d’un plastique et de vieilles couvertures. 1 h 45, j’entends mon homme aller à la salle de bain. Et oui, jusqu’à ce moment j’étais seule et plutôt silencieuse à l’étage du bas. « Appelle Manon pour savoir où elle en est rendue avec son autre cliente. » Car il faut vous expliquer que j’avais téléphoné à cette dernière, ma sage-femme, vers 17 h pour lui signifier que le travail s’intensifiait et que je la prendrais volontiers à mes côtés. Hors, elle était à la maison des naissances avec une maman qui donnerait la vie pour une quatrième fois. Elle me proposa donc d’aller la rejoindre afin de nous assister toutes les deux.
Tête de linotte ou tête de cochon, mon idée était d’accoucher à la maison. Ma volonté était telle que mon corps est arrivé à se mettre sur le mode « pause ». Il était convenu que nous irions rejoindre Manon dès que mon mari aurait terminé le train (Nous avons une ferme laitière). Plutôt que d’aller à la grange comme à mon habitude, je me suis étendue. 10 minutes dans les bras de Morphée et à mon réveil, les contractions étaient plus espacées. J’en informe donc Manon et lui assure que je l’attendrai pour les poussées, peu importe l’heure de son arrivée.
2 h 45 : Enfin! Une voiture se gare dans la cour. Deux sages-femmes en descendent. (Tous les accouchements se font en équipe de deux pour l’étape de la poussée.) Manon était accompagnée car elle me savait sur les derniers milles. C’est mon mari qui lui a transmis mon message quand il l’avait eue au bout du fil. J’avais dit de lui spécifier que j’avais une sale envie de pousser. J’ai enfin la permission, une heure plus tard, de soulager mon envie d’expulser, pendant que mes invitées tant attendues sortent le matériel.
Manon constate que la tête du bébé est en postérieur (nez vers l’avant) et que la pression des poussées au niveau de l’occiput (région derrière la tête) crée d’importantes décélérations cardiaques. « Il faut que tu sortes ton bébé » me dit-elle. Je comprends vite l’urgence de la situation. À la contraction suivante, je donne tous ce que je peux ; 3 bonnes poussées pour faire descendre la tête du bébé. La décélération du cœur est très marquée. Sandra, l’autre sage-femme, appelle l’ambulance et sort la ventouse sous les ordres de Manon. Voilà la menace ultime qui me donne la force quasi surhumaine d’enfiler 4 mégas poussées à la contraction suivante alors que la ventouse est fixée sur le crane du petit être en difficulté. Je m’invente un souffle que je ne croyais pas avoir à l’instant ou mon joli me dit avec un regard plein d’encouragement. «C’est ça! Pousse encore!» Je comprends alors qu’il n’en manque vraiment pas beaucoup. Je pousse un dernier cri à vous perforer les tympans. Et vlan! Je sens son corps entier glisser entre mes jambes. Quelle délivrance!
Rapidement, le bébé est mis sur mon ventre et couvert d’un linge chaud. Je remarque tout de suite ses longs cheveux pâles (long pour un bébé, on s’entend). Il pleure, ce petit, encore et encore. Je m’empresse de demander d’annuler l’ambulance. «Inquiète-toi pas avec ça, on s’en occupe.» me dit Manon. Elle ajoute qu’un rendez-vous chez l’ostéopathe sera nécessaire le plus tôt possible pour le bébé:  son cou ayant subi une intense rotation de 180 degrés. Je comprends, maintenant pourquoi il pleure tant. Je suis plus occupée à le consoler qu’à connaître son sexe. Après avoir échangé quelques mots avec mon amoureux, je mets la main sous les fesses de l’enfant en m’exclamant« y’a des couilles après ton cadeau!» À chaque année ce sera l’anniversaire de mes deux hommes le 31 mai. Le cordon est coupé seulement quand il n’y a plus de pulsations. Une information pertinente que j’avais lue dans quelques livres ventant les bienfaits des naissances physiologiques.
Pour donner suite au texte «Le pouvoir exclusif des femmes» paru au mois de mai 2018, j’ajoute à l’instant quelques dentelles. Je garde le placenta pour le planter avec ma fille entre nos deux pruniers. Elle n’aura pas assisté à l’accouchement. J’ai plutôt opté pour la faire dormir chez mon accompagnante à la naissance, Francine, une bonne amie de la famille. Cela lui a permis de passer une bonne nuit et d’apprécier sa première rencontre dans le calme avec son petit frère à la chevelure dorée. Et c’est le début d’une relation d’amour fraternel tissé serré.
Une maman médaillée d’or
• Déchirures et dentelles est un recueil de récits de naissance publié par la maison des naissances de l’Estrie. Vous trouverez un exemplaire à la maison de la famille, si vous arrivez à mettre la main dessus. En effet, la richesse des textes qu’il contient en captive plus d’un. Sinon vous pouvez vous le procurer à la maison des naissances de Bromptonville au coût de 35$. Étant magnifiquement illustré, il peut facilement s’offrir en cadeau.

jeudi 11 octobre 2018

Le lavage

8h42 Ting, ting, ting, ting! Ma laveuse me chante que la brassée est prête. 8h43 Je met le linge dans le panier (je suis hot et à mon affaire !!) 8h44 Je me rend compte que mon autre brassée est toujours sur la corde et que je n’ai toujours pas acheté un deuxième panier… Il faut encore que je me démerde pour entrer le linge sec petit à petit dans mes bras… 8h47 Un cri retenti! Viens me n’essuyer !!!!!! Sur mon chemin de retour, je pile sur un lego… je ramasse les 36 000 legos sur le plancher de ma cuisine! J’averti mon plus jeune d’être doux avec les minous. 9h06 Ouf! Commence à accrocher le tout! 9h10 Tu me niaises !! Un hurlement de mort ! Je me précipite à l’intérieur, dans ma tête je m’imagine déjà un enfant qui gît sur le sol dans sa mare de sang… Je revois mon plan d’urgence et mon cours de premiers soins en montant les escaliers 2 à 2. En arrivant en haut, je trouve ma grande qui a pris l’hélicoptère du troisième…. That’s it! Toute cette frayeur pour un hélicoptère! Console le 4 ans en ne comprenant pas exactement pourquoi je prends le temps de le consoler… Men… un hélicoptère! On en a 22 des hélicoptères ! 9h21 Continue les vêtements en rageant un peu… 9h23 Mmmmmaaaaaammmmmmaaaaaaannnnnnn! Est-ce que je peux avoir une collation? Remonte à la cuisine, coupe des pommes et des kiwis. Je mange avec mes enfants, en pliant la brassée que je viens de décrocher. En allant porter le tout dans les chambres, je décide d’enlever les draps pour laver les lits tant qu’à être parti! 9h40 Ha oui c’est vrai! Ma brassée! 9h46 Fini! C’est une réussite! Reste plus qu’au soleil à faire sa job, on passe à d’autre chose! 9h48 Ting, ting, ting, ting! Ma laveuse me chante que la brassée est DÉJÀ prête….
Le soir, mon chum me demande ce que j’ai fait de ma journée et souvent je lui réponds du lavage… HAHAHA! Sa face qui dit JUSTE du lavage… Lui il pense que je n’ai rien fait de ma journée et moi je suis brûlée. Mon cerveau d’écureuil hyperactif et moi, on irait se coucher avec les enfants! Avec 6 personnes à la maison, du linge sale on en a des montagnes! C’est l’automne maintenant, c’est beau, les couleurs, l’Halloween, la pluie… LA PLUIE! Savez vous combien de jour ça prend pour sécher des vêtements accrochés sous la pluie? Des fois, plus d’une semaine! Et oui ! je les laisse là tant qu’ils ne sont pas secs. Ça me fait une petite vacance!















Ma laveuse chante, pas le temps pour un pseudonyme!

jeudi 4 octobre 2018

J'ai la tête en passoire...

Pourquoi c'est toujours quand on arrive à mettre enfin la tête sur l'oreiller, après avoir somnolé toute l'heure du souper, du bain et de l'histoire, quand enfin on peut se lancer dans les bras de Morphée, POURQUOI est-ce à ce moment que notre cerveau décide de redevenir actif??

Pourquoi la nature n'a pas doté les mères (et les pères parce que eux souvent sont capables de s'endormir comme des bûches malgré la quantité de vaisselle laissée sur le comptoir et la 25e brassée de linge non-pliée) d'un cerveau comme celui des oiseaux. Non non, pas d'une cervelle d'oiseau rendant la vie facile aux simples d'esprit, un cerveau d'oiseau. Savez-vous que ces chers volatiles dorment tout en étant éveillés? Oui oui! Alors qu'ils ont à manœuvrer de rester sur leur branche, de veiller sur leurs petits, de surveiller les prédateurs et autres dangers, ils endorment un côté de leur cerveau et veillent de l'autre.

Est-ce que c'est nous qui se mettons trop de pression? Probablement, mais comment changer 3 millions d'années d'évolution? En refusant de se laisser envahir par des pensées qui changent notre cerveau en passoire.. Simple?


Vous, comment gérez-vous votre charge mentale?

-Êtes-vous du genre à demander qu'on vous rappelle la veille pour confirmer vos rendez-vous et ceux de votre famille? Une chose de moins à penser!

-Laisser les enfants en charge de choisir leurs vêtements et même ne pas les ranger pour eux, leur laisser accessible dans le panier à linge.

-Êtes-vous adepte des listes? Que c'est pratique! Ça sert à tout le monde! Tout le monde de la maison peut la voir... et c'est tellement plaisant de rayer les choses qui s'exécutent l'une après l'autre.

-Profitez d'une pose en organisant des repas où tout le monde prépare son assiette: sandwiches, pizza personnalisées, tacos, fondues et trempettes...


-Laisser des tâches à notre douce moitié... et cela implique de lui mentionner qu'on lui laisse ces tâches, car elle ne les remarque peut-être pas ou plutôt elle ne remarque pas notre besoin de partager ces tâches. 

Avez-vous déjà pris le temps de discuter avec votre conjoint de cette réalité? Avez-vous pris le temps de vous ouvrir sur la place que prend votre charge mentale féminine?

On veut connaître vos trucs et astuces!

Des futures mamans oiseaux