mercredi 23 mai 2018

L'anxiété et la maternité

J'ai toujours été anxieuse, mais l'arrivée de mes enfants et particulièrement depuis 1 an cela a augmenté.

Quand l’anxiété embarque dans un moment où on ne veut vraiment pas. Un sujet dont je voulais plus ou moins parler parce que pour moi c’est un handicap. C’est très présent dans ma vie depuis quelque mois. Un soir, mon chum et moi avons prévu de faire une sortie de couple depuis 3 semaines. Avant que les gros travaux dans les champs commencent. J’avais si hâte à ce soir là. Donc, on fait garder les enfants. On s’entend, on se trouve à à peine 10 minutes de la maison et c’est pas la première fois que je les fait garder.


On est arrivé 30 minutes à l’avance. Tout va bien jusque-là. Ça faisait 20 minutes que le spectacle était commencé que l’angoisse me pogne. Boule dans gorge qui me serre, difficulté à avaler. j’me sens étouffée entre mon chum et l’autre personne à côté de moi et tout le monde dans la salle.
Obligée de déranger le monde près de moi pour aller aux toilettes, chose qui me fait royalement chier. Aller aux toilettes en essayant de me calmer. Je reviens dans salle encore stressée, essayant le plus possible de profiter du moment. Je constate que je dois faire garder mes enfants plus souvent pour être plus à l’aise quand je les fait garder. Stresser parce qu’ils ne sont pas avec moi, même chose qui se passe quand je les envoie à la garderie.

Malgré tout, j'ai trouvé des moyens pour m'aider avec cet handicap qui envahit ma vie de couple et de famille. Je m'entraîne régulièrement. Bouger m'aide à ventiler, aérer mes idées. Je vais voir mes vaches et fais des travaux de ferme manuels. Quand je ne le fais pas aussi souvent que je le pourrais, je le ressens, l'anxiété augmente.

Maman qui travaille fort sur elle-même

mercredi 16 mai 2018

Le pouvoir exclusif des femmes

Il est grand temps de reconnaître la grande force féminine, celle de donner la vie. Ce pouvoir n'aurait-il pas fait l'envie de la gente masculine depuis des lunes? Serait-ce pour cela, qu'à plusieurs reprises dans l'histoire de l'humanité, certains hommes ont cherché à nous déconnecter d'une certaine façon de la confiance en notre corps. N'oublions pas que nous sommes physiologiquement conçues pour enfanter, pour celles qui désirent devenir maman, évidemment. Nous sommes maîtresses de notre corps et de nos choix de vie.


Voilà quand entrent en scène nos précieuses sages-femmes. Je considère qu'elles sont là pour nous rappeler notre force universelle. Elles donnent aux papas et futurs papas l'espace de cheminer vers la parentalité avec leur conjointe et aident à en prendre conscience.

Pour ma part, il était clair que le suivi sage-femme m'intéressait. Je n'aurais pas contre pas cru possible de développer une si forte connexion avec ses professionnelles. Un lien de confiance s'est tissé au fil des rencontres et au moment de l'accouchement, j'ai pu prendre des décisions en respect avec mon corps et envers mon bébé.


Quelle joie de revoir celle qui nous a accompagnés dans cette incroyable aventure pour le suivi post-natal. Je suis émerveillée devant le miracle de la vie, d'autant plus quand c'est nous qui donnons naissance. Est-ce banal? Non!

Voilà pourquoi la société se doit de prendre en considération le côté humain intrinsèque à la naissance d'un nouvel être. Les femmes enceintes ne sont pas atteintes d'une pathologie et les familles n'ont pas à subir toute la peur et l'appréhension traditionnellement véhiculées par la venue au monde d'un enfant. L'hôpital a toute sa raison d'être, car ce ne sont pas tous les accouchements qui se déroulent sans heurt. Ma réticence à enfanter dans cet endroit est due aux trop grands recours aux interventions. C'est pourquoi j'ai choisi de donner naissance chez moi. Je fais même appel à une de mes amies qui accompagnera mon aînée dans l'accueil du bébé selon sa capacité et en respectant ses limites.

Maman dont l'histoire est à suivre

jeudi 10 mai 2018

Une mère...

Mère, un mot tout court, mais qui a tant de définitions… autant qu’il y a de mères sur la Terre. On le
devient, on l’est, on le choisit, on l’espère…

Chaque maman a eu sa maman qui lui a laissé en héritage ce qu’elle était… aujourd’hui, en hommage à
toutes les mamans, on voulait vous partager ce que les nôtres nous ont transmis.

-L’entraide-
Ma mère a toujours trouvé très important que nous ayons la chance de grandir avec un papa le plus
présent possible. Donc, ma mère, mes deux soeurs et moi allions souvent donner un petit coup de main
au garage de  mon père, question de partager plus de tempsavec lui.

Du même coup, nous apprenions la valeur de l’entraide. Maintenant, maman à mon tour, je m’implique
dans la ferme laitière avec mon mari. J’y emmène aussi ma fille depuis sa naissance. Aujourd’hui âgée
de 3 ans, elle aide de façon volontaire et prend même des initiatives dans les soins à apporter aux ani-
maux. Elle a une belle complicité avec son père. Nos prochains enfants auront aussi cette opportunité.

Mon expérience étant enfant m’a permis de reproduire un tableau père-fille tout à fait charmant. Merci
maman!

-Accepter l’aide-
Rendue adulte, notre regard envers notre mère peut être entaché de douloureux souvenirs qui nous
amènent à devoir faire des réflexions. On peut se placer en victime ou en retenir des leçons qui mar-
quent nos choix de mère.

J’ai choisi que les difficultés de ma mère ne seraient pas les miennes. Mes choix éducatifs vont dans le
ssens que je souhaite être la personne la plus apte pour leur offrir le bonheur. J’ai choisi de les envoyer
à la garderie, même si je pouvais les avoir avec moi à la maison, car ils peuvent y développer des habi-
letés importantes, la socialisation le langage.

J’ai choisi de prendre soin de moi et de ma santé mentale, pour être le plus disponible pour mes enfants
quand ils ont besoin de moi. J’ai fait le choix, en acceptant ma mère telle qu’elle est, d’offrir à mes en-
fants une mère que j’aurais voulu avoir.

-Être soi-
Ma mère est une personne très indépendante, elle n’a besoin de personne. J’ai souvent l’impression en
réfléchissant sur son parcours qu’elle s’est bâtie elle-même. La vie lui a offert un parcours atypique et
plutôt que de s’en plaindre, elle a choisi de prendre ce qu’on lui offrait. Toujours, j’ai perçu ma mère
comme une femme forte que rien ne pouvait ébranler. Au point que j’ai longtemps douté de moi en tant
que mère, car je n’arrivais pas à reproduire ce qu’elle faisait en ayant choisi, comme elle, d’être à la
maison.

J’ai finalement compris que je ne devais pas faire ce que faisait ma mère, mais plutôt faire comme elle.
Accepter la vie qui m’est offerte telle qu’elle est et ME choisir en tant que femme. Ma mère m’a déjà
dit que l’arrivée de ma grande soeur est ce qui l’avait mise au monde. Et moi je me suis sentie inadé-
quate de ne pas vivre ma maternité comme cela. Finalement, je comprends que ce que j’envie de ma
mère ce n’est pas la tenue de sa maison, le fait qu’elle semblait tout le temps savoir ce qu’elle faisait,
je lui envie sa force de caractère et sa connaissance de soi.

Aujourd’hui, je me rends compte que j’ai su me bâtir, moi aussi, en dehors du regard des autres. J’ai su
faire de ma maternité une partie de moi et non mon identité. Je pense que je suis sur la bonne voie d’of-
frir à mes enfants, l’exemple d’une femme qui embrasse la vie et non qui la subit en se réalisant autant
en tant que personne qu’en tant que parent. Merci maman!


-Une douce dose de folie-
Ma mère nous a guidé toute notre enfance à travers des dédales d’expériences qui nous ont nourri de
toutes sortes de façons. Peu d’enfants québécois peuvent se vanter d’avoir vécu en Amérique du sud à
l’âge de 8 ans.

Je n’ai pas (encore) offert ce genre d'expériences à mes enfants, mais je tente de leur offrir au quotidien
des expériences de vie qui leur enseigne autant sinon plus qu’une salle de classe. Merci maman!

-L’émerveillement-
Ma mère nous a fait vivre une enfance empreinte de magie et de féérie. Père Noël, lutin des bois, lapin
de Pâques ont sillonné mon enfance. Réellement, je les ai vus, j’ai vu leurs pas, leurs traces, car maman ne faisait pas cela simple. Elle mettait de grands efforts à entretenir notre coeur d’enfant.

N’étant pas encore maman, c’est le souhait que je me fais, de pouvoir reproduire ce genre de magie
pour mes futurs enfants.

-Être présente-
Avec la maternité, notre regard sur nos parents peut changer ou s’affine. J’aime ma mère, mais… j’ai
eu à apprendre à vivre avec le fait qu’elle n’avait pas la même vision de la maternité que moi. Parfois,
ça peut aussi être source de conflit entre nous.

Ça toujours été clair pour moi que je serais à la maison avec mes enfants et que je serais le plus sou-
vent possible avec eux. Ma mère ne me comprend pas et elle voudrait que je fasse comme elle. Je tiens
mon bout. Sans lui faire de reproche, je choisis de m’écouter et d’être présente pour mes enfants en
tout temps, peu importe ce qu’elle en pense. J’ai pris conscience de cette divergence entre nous avec
mon regard d’adulte et de mère et j’ai fait ce choix non pour la contredire, mais pour affirmer ce que
j’ai envie d’être comme mère…

-L’honnêteté-
Ma mère m’a inspiré une valeur très significative dans ma vie et dans ma maternité. Ainsi, pour moi,
tout peut se dire et se discuter même avec de jeunes enfants. Toute question est bonne à poser et mérite
une réponse franche. Je veux que mes enfants puissent grandir dans un monde en pouvant faire des
choix éclairés sans les couvrir de tabous et de non-dits.

Donc, je discute avec mes enfants de tout sans censure. Notre relation est saine et sécurisante. Je sais
très bien qu’ils ne me disent pas tout, mais je sais qu’ils savent qu’ils pourront toujours venir vers moi
en cas de besoin.

Et vous? Que vous a transmis votre maman?


BONNE FÊTE DES MÈRES À TOUTES LES MAMANS!!!!

jeudi 3 mai 2018

Les petits caractères

Encore une fois je me suis laissée emporter. Encore une fois, j’ai hurlé ou je me suis laissée embarquer dans une discussion sans but autre que celui de me perdre dans une négociation sans fin! Je le vois qui monte dans l’autobus et une larme coule sur ma joue.


Encore une fois j’ai perdu patience parce que j’ai dû répéter 6, 7, 8 fois… une de trop, car le 9e
rappel, je l’ai fait en criant. Lui pleure et moi je soupire en allant faire une brassée de lavage.


Encore une fois, j’ai voulu les culpabiliser à table de leur manque de reconnaissance face à
tous mes efforts culinaires pour qu’ils aient droit à tous les nutriments nécessaires à leur
développement. J’ai été sarcastique et je leur ai lancé que j’étais tannée qu’ils ne voient
pas que, tout ce que je fais, c’est parce que je les aime… J’ai dit tout haut ce qui me sert
le coeur à chacun de leurs reproches… que je suis sensée ne pas prendre personnel.


Mais au final, ce n’est pas à eux que j’en veux c’est à moi… Je me sens coupable! Coupable
de ne pas avoir su garder mon calme, coupable de faire ce que je m’étais jurée de ne jamais
faire avec mes enfants… coupable de ne pas me sentir la mère que je voudrais être.




Je fais toujours la blague que je n’ai jamais lu les petits caractères en bas de la page du
contrat de parent que j’ai signé lors de la conception de mon premier. Je ris… jaune, mais
je ris. Pourquoi, je ne me sens pas juste normale d’avoir sauté une coche? Pourquoi je ne
passe pas à autre chose tout de suite après comme le fait si bien mon chum? Pourquoi je
n’arrive pas à en parler avec mes amies et autour de moi en exprimant véritablement ce
que je ressens? Je préfère faire une blague, je dédramatise, je suis même capable de
réconforter une autre maman qui me raconte qu’elle vit les mêmes choses, mais moi…
en silence, je culpabilise.


Quand en tant que société s’est-on obligé à la perfection en tant que mère? On est très
bonnes pour clouer au pilori tout parent qui fait la manchette pour avoir maltraité son
enfant, donc on ne veut pas être la prochaine à se faire pointer du doigt. Pourtant je n’ai
que levé le ton… oui mais peut-être que le parent dont on parle dans les journaux a
commencé par juste lever le ton?





Au fond, que disent vraiment ces petits caractères? Que je vais culpabiliser toute ma vie…
oui, mais pas parce que je suis une mauvaise mère. Parce que je vais douter à tout
moment, je vais me remettre en question, je vais demander le meilleur de moi-même pour
le donner à mes enfants… parce que, en fait, c’est ce que je fais tous les jours. Et en
faisant cela, je ne serai probablement pas le prochain parent qui fera la manchette. Je l’espère...


Ah tiens! En lisant plus en détail, je remarque qu’il y a une autre ligne aux petits caractères:
Peut-être que tu culpabiliseras et tu douteras toute ta vie de mère, mais saches que tu en
récolteras la plus belle des récompenses: l’amour et l’épanouissement de ces petites créations
que tu as faites.

Maman qui s’est acheté une loupe