mercredi 20 mars 2019

Je veux hiberner!!



Trouvez-moi une grotte quelqu’un que je puisse juste faire semblant que la vie est sur le hold.


Mon chum m’a dit qu’il repartait travailler au loin. Après 12 ans, sérieusement, je n’étais ni surprise, ni craintive. Le fait de me retrouver dans la peau d’une maman monoparentale n’est vraiment pas quelque chose de nouveau. Je suis super bien dans ce rôle, je dirais même que je m’y plais. J’aime ça faire ma petite routine avec mes 4 enfants, on se fait une petite bulle et on aime ça. En même temps, quand papa revient, c’est la fiesta! On s’est tous ennuyé, il y a juste du positif pendant ces journées-là. C’est comme si toute la famille était en voyage tout en restant dans notre maison.
Mais pas cette semaine, cette semaine j’aurais eu besoin de ne pas être seule, de ne pas me sentir seule. Tout m’est tombé dessus, vraiment littéralement… ma toiture de garage s’est effondrée un matin. Le soir ma maison a été inondée par le fossé qui a débordé… Cette journée-là, a cet instant précis quand j’étais debout nus pieds au milieu de mon sous-sol avec de l’eau glacée jusqu’aux chevilles, le cerveau complètement à off, j’ai regretté d’être une ‘’mère monoparentale’’. Je l’aurais pris l’aide pour tout ramasser, l’épaule sur laquelle pleurer. Ben non, à la place je suis allé faire le souper parce que anyway je ne pouvais rien faire pour arrêter la crue et personne n’aurait nourri ma marmaille… Ça m’a pris 2 jours avant de trouver le courage d’aller voir les dommages dans mon garage.
J’ai réussi à voir un peu de positif dans ma situation… En nettoyant, j’ai eu du temps en masse pour réfléchir. Non mais pensez-y 2 minutes, mon plancher de cave a été laver a grande eau et mon garage est drôlement lumineux! Bref, la vie continue, ma cave reprend forme et sèche tranquillement. Sauf que…

Sauf que je m’organise pour me rendre à un meeting auquel je ne voulais pas aller. En route je percute un chevreuil, brise ma van neuve et tue la bête. C'était le trop. Je me suis couchée dans le bois avec le pauvre animal agonisant. Je me suis permise de pleurer pour la première fois depuis ces trois dernières journées d’apocalypse. J’ai flatté mon malchanceux nouvel ami jusqu’à ce qu’il parte. J’ai pleuré sa mort. J’ai pleuré ma solitude et la sienne. J’ai pleuré la vie qui s’acharne sur moi. J’ai pleuré mes pieds déformés par les engelures. J’ai pleuré d’injustice et d’épuisement. J’ai pleuré…

Trouvez-moi une grotte quelqu’un que je puisse juste faire semblant que la vie est sur le hold.

1 commentaire:

  1. bon courage, pas facile tous les jours! Très touchant l'épisode avec le chevreuil

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