jeudi 17 octobre 2019

Tu n’as pas demandé à venir au monde


Tu n’as pas demandé à venir au monde… en fait je ne le crois pas… peut-être… un peu trop spirituel comme réflexion pour moi aujourd’hui… mais bref, en quelque part je sais que c’est moi qui ai demandé que tu viennes au monde, c’est moi qui t’ai tant désiré, avec ton père, bien sûr… on te voulait, toi et tes frères. On vous voulait tellement! Crois-moi! 

Parfois, je te regarde et j’ai si peur de te perdre, si peur qu’il t’arrive un malheur, si peur de ne pas être à la hauteur et que tu me sois arraché.

Je sais ça ne parait pas quand je te chicane, quand je te crie après parce que tu as fait un mauvais choix. Tu me l’as déjà dit… parce que tu étais en crise, parce que tu ne savais plus comment arrêter d’avoir mal, mais tu me l’as dit 3 fois… « je veux me tuer », « je veux mourir ». Tu n’as pas encore 10 ans… 

Mon cœur a saigné à chaque fois. Tu n’es pas un enfant qui a d’énormes problèmes, tu ne vis pas de drame… pas que je sache. Tu es un enfant qui bouge, impulsif, un enfant qui ne sait pas comment exprimer ses émotions. En fait, tu les exprimes, mais avec des cris, des pleurs, de l’agressivité… et nous on réagit, je réagis… « C’est inacceptable comme comportement! »

Tu vois bien que je dis que c’est ton comportement qui est inacceptable, tu l’entends, tu le comprends n’est-ce pas? J’ai tellement tout le temps fais attention à faire cette différence, mais pourtant j’ai l’impression que tout ce que tu entends c’est que TU es inacceptable. Tu me l’as déjà hurlé aussi pendant une séance de devoirs qui allait tout croche (alors que tu es un premier de classe) « Dites-le que je suis un pas bon! »

Si tu savais combien de fois je me couche en pensant à toi à chercher comment t’aider, comment éloigner, faire disparaître ce regard qui m’effraie tellement… celui qui semble dire…J’ai pas demandé à venir au monde moi…

Je la vois, je la sens ton anxiété, je te la verbalise, mais tu ne veux pas… Tout ce que tu veux ce sont des câlins, sentir que je t’aime… Si tu savais combien je t’aime, mes bras te briseraient tellement je t’aime… J’aimerais tellement que mon amour puisse tout effacer de ce sentiment que je sens grandir en toi malgré moi, malgré toi… Je souhaite tellement me tromper…

Mais c’est vrai! Tu n’as pas demandé à venir au monde, mais moi j’ai demandé à ce que tu viennes au monde! J’ai demandé que tu sois là, mais je l’ai peut-être oublié dernièrement que c’était moi qui l’avais demandé. Ça veut dire que c’est à moi, le parent de prendre soin de toi, à moi de m’adapter à toi et non l’inverse. Je dois t’éduquer, t’enseigner c’est vrai… mais jamais tu ne dois devenir un poids, car c’est moi qui ai voulu que tu sois là, pas l’inverse.

C’est mon devoir de mère de t’aimer tel que tu es, d’accepter tes mauvais choix et de te guider sur les bons, de parfois reconsidérer ce que moi je considère comme un mauvais choix. Toi, tu dois apprendre de moi, tu dois découvrir, mais tu dois sentir que tu as ta place et ça c’est à moi de te la faire et de la sculpter à TA grandeur, pas à celle que je choisis pour toi…



Maman si heureuse que tu sois venu au monde


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